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Nous avons interviewé Thierry, auteur du blog « les1001vies »

De quoi traite votre blog ?

Les trois thématiques principales sont le Voyage, le Végétarisme et le Changement de vie. Dans la section voyage, la plus importante destination est celle de Bali où nous avons vécu. Les articles sur le végétarisme abordent essentiellement le véganisme et par exemple, le végétarisme quand on voyage. Enfin sous le thème Changement de vie on trouve les rubriques « S’enrichir », « Rebondir », « Construire » et « Agir, bouger ».

Quel a été le déclic qui vous poussé à faire ce blog ?

 

En 2014 nous étions expatriés à Bali pour la mise en œuvre d’un projet qui nous tenait beaucoup à cœur : la construction et l’ouverture d’une maison d’hôtes végane. Nous avions découvert l’île en 2010 et nous y habitions depuis 2 ans. Ce projet faisait partie d’un ensemble d’investissements financiers, opéré par une société française auprès de centaines d’investisseurs et auquel nous participions. Sans rentrer dans les détails, cela s’est mal terminé, nous avons tout perdu et, depuis 5 ans, les procédures juridiques s’enchaînent… Avant de devoir rentrer en France, nous sommes restés à Bali une année sans revenus avec nos rêves disparus. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de construire le blog. C’était, en quelque sorte, une bouée de sauvetage. L’apprentissage de sa réalisation, le suivi des cours en ligne, la construction des premiers articles, c’était pour nous deux une façon d’exister socialement alors que nous n’avions plus ni ressources ni travail.
Le véganisme semble être un élément central de ta vie, qu’est ce qui t n’y a mené et qu’as tu appris des personnes que tu as rencontrées durant tes périples qui le pratiquaient ?
Le véganisme est un mode de vie par lequel on adopte une alimentation végétalienne et le boycott des objets et produits issus de l’exploitation et de la souffrance animale. Ce qui m’a conduit, en tout 1er lieu, à changer ma façon de vivre, il y a 14 ans, à l’âge de 39 ans, c’est la prise de conscience de cette souffrance animale. Nous avons arrêté ensemble avec Valérie de dévorer des cadavres du jour au lendemain. Pour la première fois, dans nos vies, nous avons ressentis un immense sentiment de bien être, d’alignement, d’équilibre. Nous sortions de la dissonance cognitive pour retrouver notre vraie nature car physiologiquement, l’homme est végétarien. « Une prise de conscience est comme le soleil lorsqu’il brille sur les choses, elles sont transformées » (Thich Nhat Hanh). Cette décision de nous reconnecter avec notre vraie nature nous a donc transformés. Nous avons bien sûr rencontré des centaines de personnes véganes et nous sommes en connexion avec des milliers d’autres grâce à Internet. Nous avons appris à leur contact que nous n’étions pas les seuls à ressentir de l’empathie pour le monde animal, dont les humains font partis, et qu’ensemble nous avions le pouvoir d’influer positivement sur le cours des choses. C’est essentiel alors-même que nous vivons déjà ce qu’on appelle l’effondrement.

En quoi la Vie à Bali a pu changer votre représentation de la vie ?

Je me souviens de la toute première fois où nous sommes descendus de l’avion à l’aéroport de Denpasar. La première chose que nous avons ressentie était un taux d’humidité auquel nous n’étions pas habitués… La seconde chose qui nous a marqué fut le sourire constant des balinais. A peine passé la douane (car un douanier, balinais ou pas, ça sourit moins…) on comprend vite que Bali baigne dans une atmosphère particulière de bien-être. C’est ce que nous avons ressenti mais certaines personnes vous diront peut-être le contraire car il est vrai que sous certains aspects, la société balinaise est très violente. Au début nous avons pensé que c’était l’effet « touriste » mais en vivant sur place nous n’avons jamais été déçus. Bali n’est pas le paradis trop souvent décris dans les catalogues car le tourisme croissant apporte son lot de ravages en tous genres. Les coutumes ancestrales des autochtones couplées au mode de vie contemporain et aux nouvelles habitudes de consommation ne sont pas étrangères non plus aux dégâts écologiques.
Bali ce n’est ni mieux, ni pire que beaucoup d’autres endroits dans le monde, je crois simplement qu’on en tombe amoureux ou pas. Ce que nous avons appris de Bali est intimement lié à notre expérience personnelle sur place. Nous y avons apprécié l’art de la simplicité, l’harmonie entre l’homme et la nature qui malgré tout doit continuellement résister à ses assauts. Nous y avons fait les pires et les plus belles rencontres de notre vie. Nous y avons vécu l’humilité, la gratitude, la résilience. Paradoxalement, alors que nous étions ruinés, nous avons fait l’expérience d’une vie simple et heureuse. Sans doute aussi parce-que, comme le chante Aznavour « La misère est moins pénible au soleil ». Bali est devenue pour moi, un ancrage puissant qui me ressource et me redonne de la force, simplement en évoquant son nom.
Et si c’était à refaire ?
Je repartirais mais surtout je ne reviendrais pas… (Mais je ne crois pas que mon épouse soit ok avec ça…)

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